En pleine grève contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, Tour Hebdo vous donne quelques conseils pour aborder la vôtre sereinement, si elle est prévue pour bientôt.
Il existe deux profils types de collaborateurs proches de la retraite nécessitant d’être davantage accompagnés. Celui qui en a ras-le-bol, compte les jours et vient bosser à reculons et a minima. Et celui que la perspective angoisse tellement qu’il s’accroche à son pré carré en ruant dans les brancards. Dans les deux cas, ce qui prime, c’est l’anticipation, le contact direct, la compréhension mutuelle et la motivation à faire de ces derniers mois de collaboration une réussite professionnelle et personnelle.
1/ Établir un rétroplanning
Pour préparer efficacement et sereinement la suite, il faut avoir un minimum de visibilité. Et donc être quasi fixé sur une date de départ. Pas forcément à quatre ans, mais au moins à douze mois. Si le collaborateur ne communique pas sur la question, charge au manager de le sonder – avec délicatesse – sur ses intentions. Car se donner ainsi du mou change la donne… de part et d’autre. Maîtres du calendrier, on peut alors transformer les mois à venir en un véritable projet constructif au lieu de les vivre (et les faire vivre aux autres) comme un pensum ou une souffrance. Objectif commun : établir un rétroplanning de transition formalisant les missions à venir (motivantes, réalistes, adaptées aux compétences pour ne conduire ni au burn-out ni au bore-out).
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2/ Organiser la transmission
Après des années d’expérience et quel que soit son job, tout le monde a quelque chose à transmettre. Une stratégie porteuse, une vision novatrice, une organisation de travail, une technique informatique, des ficelles pour faciliter les rapports avec tel ou tel fournisseur, des astuces pour apaiser un client râleur… Charge au collaborateur d’identifier et lister ses compétences, puis de les partager avec son successeur – si tant est qu’il soit désigné –, ses collègues et/ou son manager. Cette passation est non seulement très précieuse pour l’entreprise mais aussi extrêmement gratifiante pour le futur retraité, qui reste ainsi l’acteur principal de son domaine tout en l’ouvrant peu à peu aux autres pour lever le pied.
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3/ Lâcher du lest
À quelques encablures d’un départ décidé et programmé, il est nécessaire de relâcher un peu la pression. Là encore de part et d’autre. De son côté, le manager doit faire preuve de bienveillance et tolérer que le collaborateur s’octroie 2-3 heures dans la semaine pour mettre en place sa vie d’après. Porté par la dynamique du travail, le futur deuil de la vie active (c’en est toujours un) sera moins violent et ces quelques heures perso ne changeront rien à la motivation boulot liée à un rétroplanning bien organisé. Le collaborateur, lui, doit oublier ses petites rancœurs (tout le monde en a !) envers certains collègues ou sa hiérarchie, et sa quête de gratitude.
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=> Article à lire dans son intégralité dans le numéro 1611 de Tour Hebdo (janvier-février 2020)