Sa trésorerie mise à mal par la faillite de Thomas Cook France, l'obligation de vendre son immeuble, son appel à l'aide de l'État... L'APST fait le point.
L'association professionnelle de solidarité du tourisme (APST) a tenu jeudi matin un point presse pour répondre, quelques minutes seulement après son conseil d'administration, aux questions sur les sujets chauds de la rentrée.
Le dossier Thomas Cook France
Parmi les différents audits commandés par l'APST dernièrement, celui de la trésorerie s'annonçait primordial, afin de savoir quand l'association se retrouvera sans argent. Et le constat est là : estimée à 9,1 millions d'euros fin août, la trésorerie devrait devenir insuffisante début 2021.
La faute évidemment à la faillite de Thomas Cook France, qui a plongé les comptes de l'organisme de solidarité dans le rouge. Près de 54 000 clients ont été impactés par la défaillance du voyagiste, et 41 500 clients ont déjà été traités en service. Reste encore 9 300 dossiers clients pour des paiements en deniers à traiter par l'APST.
L'État appelé à l'aide
Il y a donc la faillite de Thomas Cook, mais aussi la crise sanitaire, qui pourrait terminer de plomber les ressources. Pour faire face à la crise, l'APST indique avoir adressé deux demandes importantes à l'État. La première étant de lui garantir un prêt qui pourrait aller jusqu'à 150 millions d'euros et lui permettrait de faire face aux défaillances, liées uniquement à la crise du Covid-19
La seconde concerne la création d'un fonds de réserve et de solidarité, qui permettrait ainsi de rembourser les prêts. Comment fonctionnerait-il ? Le consommateur s'acquitterait d'un montant de 0,5% sur chacune des factures. L'agent de voyages collecterait cette somme auprès du client, et celle-ci serait ensuite reversée à la caisse des dépôts. Avec pour perspectives d'encaissements entre 20 à 30 millions d'euros par an, en période dite « normale ». « Nous sommes au service du consommateur, et il doit participer au financement des risques non assurables », note Alix Philipon, présidente de l'APST.
Un partenariat avec la MAIF
Ce n'est plus un secret, l'APST mène des discussions avec la MAIF depuis début mars. L'accord de confidentialité qui les unissait a été levé le 31 août à la demande de l'association pour pouvoir présenter l'avancée des discussions.
Concrètement, quel est l'objectif de ce partenariat ? ll permettrait à l'association de ne plus porter le risque assurantiel en commercialisant un contrat de garantie via une société de courtage qui lui appartiendrait. Objectif : rester dans les mêmes barèmes tarifaires. Ce contrat sera réservé aux adhérents de l'APST, qui pourront, à terme, devenir associés de la société de courtage. Avec ce partenariat, l'association externalisera donc ses risques mais poursuivra ses missions dans le cadre d'un contrat de gestion (instruction, présentation des dossiers, etc.). L'APST assure par ailleurs qu'elle ne cèdera pas son fonds de commerce.
Si le Conseil d'administration a donné son accord à l'unanimité, le possible partenariat est encore en pourparlers. « Il faut que les discussions aboutissent très vite », insiste Alix Philipon.
La vente de son immeuble
Autre sujet brûlant : la vente de l'immeuble de l'APST, situé au 15 avenue Carnot, dans le XVIIe arrondissement de Paris. « Ce n'est pas de gaîté de cœur que nous allons vendre l'immeuble. Au début, l'idée était de créer une SCI qui l'aurait racheté. Mais, c'était avant la crise du Covid... », commente la présidente. Et d'ajouter : « L'État et tous ses services (Bercy, Trésor, DGE) nous a demandés de vendre l'immeuble ». Cette vente permettra en effet de compenser les dettes liées à l'affaire Thomas Cook France.
À la question de savoir si le Conseil d'administration était informé de cette vente, sa présidente assure que oui, « puisqu'un vote du 18 mars avait été effectué pour valider la vente de l'immeuble ». Son prix est estimé à 21 millions d'euros et deux acheteurs potentiels sont en lice. Où l'APST s'installera-t-elle ensuite ? « On ira en location ailleurs, vraisemblablement dans Paris. Dans un endroit accessible et pas trop cher », répond Alix Philipon. On n'en est pas encore là.