Engagements qualité renforcé, nouveau concept de clubs et d’agences enseigne, site BtoC entièrement refondu, le TO de Thomas Cook reste en mode innovation pour l’été.
Même pas peur. En inaugurant pour la saison estivale le label Valeur Certifiée qui s’applique à son offre Clubs (24 Clubs Jet tours et 20 Clubs Jumbo) et aux 200 hôtels concept du groupe Thomas Cook (200 établissements Sentido, Sun Connect, Smartline….) en brochures, Jet tours prend les devants.
"Le Seto planche sur une charte sur la valeur ajoutée des voyagistes", explique Pauline Rouri, directrice du marketing. "Et dès 2018, la future directive européenne sur les voyages à forfaits nous imposera de nouvelles contraintes en termes de promesse clients. Il y a un vrai intérêt commercial à s’engager dès maintenant en nous inspirant de ce que d’autres marchés du groupe ont déjà expérimenté."
Rapatriement et remboursement intégral
Argument choc du label Valeur Certifiée, la "Promesse 24h" impose à Jet tours de régler à destination dans les 24 heures après l’arrivée des clients tout problème éventuel lié à une non-conformité de la prestation par rapport à celle réservée. Si ce n’est pas le cas, deux choix s’offrent au client : un avoir sur un prochain voyage à hauteur de 25% du prix du premier voyage ou, purement et simplement, l’organisation du retour en France avec le remboursement intégral du voyage.
"On a évidemment budgété cette promesse très forte qui va nous obliger à être encore plus rigoureux sur la qualité de nos produits et dont on espère qu’elle va nous donner un avantage concurrentiel en encourageant les agences à préconiser Jet tours l’esprit tranquille."
Alors qu’une nouvelle campagne de publicité TV a débuté sur le petit écran le 9 janvier, Jet tours veut continuer à capitaliser les bons résultats de l’hiver, annoncé en croissance à deux chiffres. L’objectif pour la saison estivale est ambitieux : 200 000 clients (dont 130 000 en clubs) contre 175 000 à l’été 2016.
"L’innovation et la différenciation doivent nous aider à émerger", insiste Nicolas Delord, président de Thomas Cook France. Les chantiers et projets se bousculent donc. Le nouveau site BtoC lancé le 16 décembre dernier, avec un store locator (renvoi sur le point de vente le plus proche) qui va bénéficier aux agences et installer "un omni multi cross canal indispensable", affiche déjà un trafic en hausse de 23%.
50 clubs dans le viseur
Le concept de Club Jet tours gagne de son côté en contenu et animations avec "une premiumisation" assumée. "On se place entre le Club Med et tous les autres clubs", explique Nicolas Delord. "On casse les codes, on repense l’ambiance et la décoration pour émerger comme marque de référence, sachant que nous souhaitons proposer un minimum de 50 adresses d’ici à 3 ans".
Ouverture évènement de l’été, le Club Jet tours Alcudia à Majorque aux Baléares est "un pilote" qui devrait faire des petits. L’ancien club Jumbo Hi Panoramic (160 chambres), propriété du groupe Thomas Cook et en contrat longue durée, est actuellement en totale rénovation, design et digitale à la fois. "Il va redonner une image moderne et innovante des Baléares", explique Jean-Emmanuel Chometon, directeur de la production qui promet "des surprises dès le mois de mai".
L’offre circuits n’est pas en reste, avec un développement de l’Europe de plus en plus significatif. "Nous sommes en progression de 28%", indique Hélène Pouvesles, directrice de production circuits "et même de 297% sur l’Italie".
Pour rester compétitif en Chine et "gérer l’ère Trump" qui va pénaliser les Etats-Unis, première destination circuits de l’été, Jet tours a revu ses tarifs et lance des promotions sur les ailes de saison (de 200 à 500 euros).
Le nuage Boiloris
Côté distribution, Jet tours soigne aussi son image avec un nouveau concept d’agences dont il espère qu’il va séduire ses quelque 80 franchisés. Le Bleu du Ciel Voyages à Courbevoie est la première à avoir sauté le pas arborant depuis septembre des codes extérieurs et intérieurs new look. L’agence Jet tours de Lille devrait adopter la nouvelle livrée, très épurée, d’ici la fin du premier trimestre.
De quoi donc espérer un exercice 2017 satisfaisant avec un "nuage" cependant : la défaillance de Boiloris dont la "très grosse dette" va peser sur les résultats, de même que le défaut de chiffre d’affaires qui risque d’en résulter. "Le réseau représente 50% de notre distribution sur Paris intra-muros", rappelle Nicolas Delord qui n’envisage pas cependant de se porter candidat à la reprise de points de vente. "Ce n’est pas la voie que nous privilégions mais nous serons aux côtés du repreneur", l’option Salaün Holidays, désigné comme mandataire jusqu’au 28 février et éventuel candidat à la reprise, étant un scenario qui irait bien au patron de Thomas Cook.
Pascale Filliâtre