Le conseil de surveillance de la compagnie aérienne Lufthansa, la Commission européenne et le gouvernement allemand ont donné leur feu vert pour une aide de 9 milliards d’euros.
« Après d’intenses discussions, nous avons décidé d’approuver la proposition soumise par le conseil d’administration. Nous recommandons à nos actionnaires de suivre le même chemin. » C’est ce qu’a déclaré lundi 1er juin le président du conseil de surveillance de Lufthansa, après l’adoption du plan de sauvetage de la compagnie. « Il faut cependant le dire clairement : Lufthansa va au devant de grandes difficultés », a-t-il ajouté.
Le plan en question prévoit que l’État allemand devienne le premier actionnaire de la compagnie, avec 20% du capital et deux sièges au conseil de surveillance, soit 300 millions d’euros, en plus d’injecter 5,7 milliards d'euros de fonds sans droit de vote. L’Allemagne garantit également un prêt de 3 milliards d’euros, soit une aide totale de 9 milliards d’euros. Les actionnaires doivent encore l’approuver — une assemblée générale extraordinaire est prévue en ce sens le 25 juin prochain (sous forme virtuelle).
24 slots cédés aux compagnies concurrentes
Le 27 mai dernier, le conseil de surveillance avait refusé d’approuver le projet de sauvetage, estimant que les contreparties exigées par l'Union européenne sur le plan concurrentiel « affaiblirait » Lufthansa, déjà en grande difficulté du fait de la pandémie de Covid-19. Mais le 29 mai dernier, le gouvernement allemand s’est finalement accordé avec Bruxelles sur une nouvelle version du plan de sauvetage, approuvée par le conseil de surveillance.
Par conséquent, la compagnie allemande devra céder jusqu’à 24 créneaux horaires de décollage et d’atterrissage à des concurrents, ce qui représente huit avions stationnés, sur les aéroports de Francfort et de Munich. « Les slots ne devront être repris que par un concurrent européen qui n'a pas reçu lui-même d’aides publiques en raison de la pandémie de coronavirus », précise le groupe Lufthansa.
Les filiales de Lufthansa aidées par l'Autriche et la Suisse
Une aide bienvenue alors que le groupe allemand perd un million d’euros par heure et que les réserves de cash fondent comme neige au soleil. Lufthansa a d’ailleurs initié un plan de restructuration visant à réduire sa flotte à 100 appareils, menaçant environ 10 000 emplois.
Sa filiale Brussels Airlines a quant à elle annoncé mi-mai un projet de suppression de 25% de ses effectifs, Austrian Airlines a demandé 767 millions d’euros à l’Autriche tandis que la Suisse va garantir 1,2 milliard d’euros de prêts aux filiales Swiss et Edelweiss.