Critiqué de toute part, le constructeur américain a annoncé hier le versement de 100 millions de dollars aux familles des victimes des deux accidents impliquant son 737 MAX. Un appareil qui ne devrait finalement pas revoler avant fin 2020.
Boeing est toujours dans la tourmente. L’avionneur basé à Seattle, sous le feu de la critique après deux accidents impliquant des B737 MAX, a annoncé mercredi le versement de 100 millions de dollars aux familles des victimes. « Ces fonds vont aider à financer l'éducation, les dépenses quotidiennes et le préjudice subi par les familles des victimes et serviront aussi à financer des programmes communautaires et le développement économique dans les communautés touchées », précise Boeing dans un communiqué. Un montant qui sera versé sur « de nombreuses années ».
100 millions de dollars, c’est un peu moins que le prix catalogue d’un B737 MAX, dont les quelque 380 exemplaires dispersés dans le monde ne sont pas prêts de redécoller, selon les prévisions présentées par Archecy Strategy Conseil. Ce cabinet de conseils en aéronautique, logistique et énergie table pour une reprise au mieux durant le premier semestre 2020. « Une reprise durant l’été, plus personne n’y croit », assure Marc Durance, associé du cabinet Archery Strategy Consulting. « Une reprise des vols après douze mois d’immobilisation est désormais un scénario concevable. »
Boeing peine en effet à présenter un correctif de son logiciel MCAS convenable permettant d’obtenir le feu vert des autorités de l’aviation civile de par le monde. Sans compter la proposition de former les pilotes au B737 MAX sur de simples tablettes et la mise au jour du caractère optionnel (jusqu’aux accidents) de systèmes d’alarme. Contrairement au souhait du PDG de Boeing lors du salon du Bourget 2019, l’avionneur n’est pas prêt de rétablir durablement la confiance ni avec les pilotes ni avec le grand public.