Alors que le Boeing 737 MAX est toujours interdit de vol, les compagnies aériennes font leurs comptes. Le constructeur aéronautique espère pouvoir faire revoler ses appareils cet été.
Deux mois après le crash d'Ethiopian Airlines et l'interdiction de vol qui frappe depuis tous les B737 MAX à travers le monde, Boeing estime que le coût total pour les compagnies aériennes clientes pourrait dépasser le milliard de dollars. Southwest Airlines, la compagnie la plus équipée en B737 MAX avec 34 appareils, met en avant à elle seule une perte de 150 millions de dollars pour le premier trimestre 2019. Jusqu'au 31 mars, la low cost a d'ores et déjà annulé plus de 2 800 vols prévus en B737 MAX.
American Airlines évalue, quant à elle, l'effet de l'immobilisation de ses 24 B737 MAX à 80 millions de dollars sur ses résultats du premier trimestre. Et la compagnie s'attend au total à un impact de 350 millions de dollars d'ici la reprise des vols, attendue pour le mois d'août.
Pourquoi une telle somme ? American Airlines intègre à la fois le manque à gagner des quelque 115 vols quotidiens qui auraient dû être assurés en B737 MAX jusqu'au 19 août et qui ont été annulés ainsi que les coûts opérationnels liés au parking et à l'entretien des appareils. En espérant qu'une solution soit bien trouvée d'ici le 19 août, alors que Boeing s'est déjà vu retoquer sa solution logicielle début avril…
Transport par bus, location d'autres appareils...
Même dépit chez Norwegian qui enregistre une perte nette d'environ 150 millions d'euros sur le premier trimestre, dont plus de 50 millions attribués à l'immobilisation du B737 MAX. La low cost est effectivement la compagnie européenne qui compte le plus de B737 MAX avec 18 appareils et elle assurait près de 30% de son programme avec ce modèle.
Mais contrairement à Southwest ou American Airlines, Norwegian affirme que sa "priorité est d'assurer le programme de vol tel qu'il est prévu". Résultat : selon les vols, la compagnie s'est résolue à transporter ses clients en bus vers d'autres aéroports en Irlande ou à louer des appareils pour assurer les liaisons. La compagnie norvégienne a par ailleurs décidé de reporter la livraison de 14 nouveaux B737 MAX qui devait intervenir en 2020 et 2021.
Et toutes les compagnies disposant de B737 MAX dans leur flotte sont touchées et tentent de limiter les frais. Un exemple parmi d'autres : Icelandair a suivi une troisième voie en annulant une centaine de vols tout en louant deux B767 et un 757-200 pour assurer des lignes en forte croissance en Espagne et aux Canaries. Une option lourde sur le plan financier !