Easyjet et Norwegian déploient leur stratégie sur le marché français en matière de correspondances via des partenariats.
Après s'être attaquées aux prix et s'être lancées sur le segment long-courrier, les low cost exploitent un nouveau levier de croissance, le développement des correspondances. Selon le quotidien économique La Tribune, Easyjet s'apprête à ouvrir son mécanisme de correspondances à Orly, en partenariat avec Corsair et La Compagnie. Les passagers d'Easyjet pourront alors poursuivre leur voyage vers les destinations desservies par les deux compagnies françaises, et vice-versa.
Ce principe n'est toutefois pas nouveau : Easyjet compte dupliquer à Paris son modèle "Worldwide by EasyJet" déjà déployée à Londres, Milan et Berlin, dans le cadre d'accords avec Emirates, Singapore Airlines et Norwegian. Selon La Tribune, l'offre d'Easyjet à Paris pourrait d'ailleurs intégrer les correspondances d'autres compagnies, aussi bien à Orly qu'à Roissy.
L'annonce d'Easyjet intervient quelques jours après la signature d'une lettre d'intention entre Norwegian et la compagnie américaine JetBlue pour la mise en place d'un accord interligne.
Concrètement, les passagers de Norwegian pourront poursuivre leur trajet sur le réseau de JetBlue via une escale à New York-JFK, Boston ou Fort Lauderdale. De quoi ouvrir l'accès à 60 destinations aux États-Unis et environ 40 destinations en Amérique du Sud et aux Caraïbes. Le partenariat devrait être actif à partir de l'été 2020 mais les billets devraient être réservables dès le début de l'année prochaine.
La contre-attaque des compagnies traditionnelles
Cette nouvelle stratégie des low cost constitue en tout cas une sérieuse menace pour les compagnies traditionnelles, quelques semaines seulement après les faillites d'Aigle Azur, XL Airways et Adria Airways. Alors que le low cost long-courrier a pris son envol, le réseau de correspondances constituait en effet jusqu'ici l'un des derniers éléments de différenciation entre low cost et grandes compagnies. Ces dernières pouvaient effectivement mettre en avant leurs nombreuses possibilités en matière de connexions, via leurs alliances et leurs joint-ventures.
Les grandes compagnies n'ont toutefois pas l'intention de rester sans réaction. La semaine dernière, American Airlines et la low cost espagnole Vueling, filiale du groupe IAG, ont déposé une demande de code-share auprès des autorités américaines. Selon le magazine brésilien Valor Economico, American Airlines serait également en discussion avec la low cost brésilienne Gol, là aussi pour nouer un partenariat plus étroit.
Début octobre, Transavia présentait quant à elle son nouveau service baptisé Smart Connect, qui ouvre les correspondances entre les vols de son réseau, alliant Transavia France et Transavia Hollande. "D'autres compagnies aériennes seront ajoutées à la plateforme avant la fin de l'année", indique la filiale du groupe Air France-KLM. Et fin septembre, la compagnie grecque Cyprus Airways a signé un accord interligne avec la low cost Sky Express, permettant aux passagers de Cyprus Airways de poursuivre leur trajet vers les 29 aéroports desservis par la low cost.
Reste que ces partenariats ne portent pas toujours les fruits attendus. Un exemple : en 2017, Ryanair annonçait en grand pompe son partenariat avec Air Europa. Moins de deux ans plus tard, en février 2019, les deux compagnies ont mis fin à leur collaboration, invoquant des difficultés d'harmonisation informatique. Les entreprises aussi peuvent manquer leurs correspondances !