Emmanuel Macron a annoncé hier soir une série de mesures immédiates pour répondre aux attentes des "gilets jaunes". Près d’un cinquième des agents de voyages pourraient voir leur pouvoir d’achat augmenter.
Pour répondre aux revendications des "gilets jaunes", Emmanuel Macron n’a pas eu d’autre choix que de lâcher du lest. Il a déclaré hier soir "l’état d’urgence économique et social" afin, notamment, de permettre aux Français de "vivre mieux de leur travail". Plusieurs mesures ont été annoncées en faveur du pouvoir d’achat parmi lesquelles une augmentation de 100 euros de la prime d’activité pour les travailleurs au SMIC dès le début de l’année prochaine "sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur". Cette hausse devrait concerner plus de 5 millions de Français.
La prime d'activité est une prestation sociale destinée à compléter les revenus des salariés et des travailleurs indépendants aux ressources modestes. Elle a remplacé le RSA en 2016 et est versée par les caisses d'allocations familiales, ce qui explique, comme l'a souligné Emmanuel Macron, que cette mesure sera neutre pour les employeurs.
Selon notre sondage en ligne "Agents de voyages : que pensez-vous de votre salaire ?" réalisé en juin dernier, près d’un cinquième des agents de voyages pourraient être concernés par cette hausse de 100 euros. En effet, sur les 625 répondants à notre sondage, 18,4% ont indiqué avoir un salaire brut mensuel inférieur à 1 500 euros. Le montant actuel du SMIC étant de 1498,47 euros brut par mois (pour 35h par semaine).
La prime d'activité est actuellement d'un peu plus de 150 euros par mois pour une personne au SMIC, célibataire et sans enfant. Ce montant augmente ensuite en fonction de la composition du foyer. La prime d'activité n'est pas imposable.
En revanche, la prime d'activité n'est pas soumise aux cotisations sociales. Son montant ne sera donc pas pris en compte au moment où le salarié partira à la retraite pour calculer le niveau de sa pension.
La défiscalisation des heures sup’ attendue par les hôteliers
Emmanuel Macron s'est également bien gardé de rappeler qu'une hausse de la prime d'activité était déjà prévue bien avant le mouvement des "gilets jaunes" : 30 euros en avril 2019, 20 euros en octobre 2020 et 20 euros en octobre 2021, soit 70 euros d'ici à la fin du quinquennat (après une première hausse de 20 euros en octobre 2018). Il n’a donc fait qu’accélérer le mouvement.
Le Président de la République également annoncé la défiscalisation des heures supplémentaires "sans impôts ni charges" dès 2019. Une mesure qui touche également les professionnels du tourisme et particulièrement les salariés du secteur de l’hôtellerie-restauration.
"L’UMIH salue le retour à la défiscalisation totale (sociale et fiscale) des heures supplémentaires dès 2019. Cette mesure était très attendue par nos chefs d’entreprises et par nos salariés. En effet, la convention collective du secteur prévoit un temps de travail hebdomadaire de 35h plus 4 heures supplémentaires garanties. C‘est donc bien l’ensemble des salariés du secteur CHR qui bénéficiera de la mesure annoncée par le président de la République", a indiqué ce matin l’UMIH dans un communiqué.