Après les annonces du Premier ministre Édouard Philippe sur les vacances estivales post-confinement, les campings se mettent en ordre de marche pour accueillir les Français en quête de vacances au vert dans l’Hexagone.
« L’été va pouvoir se faire. Les campings sont prêts à ouvrir pour offrir aux Français un bain de plein air. » Ce sont les mots choisis par Nicolas Dayot, le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), au lendemain de l’allocution du Premier ministre et du comité interministériel du tourisme. « Nous n’avons pas encore la date générale d’ouverture des campings mais nous attendons une date ferme du gouvernement autour du 28 mai », ajoute-t-il, confiant.
Et il y a en tout cas urgence à relancer la machine car les quelque 8 000 campings français souffrent de la crise liée au coronavirus. La haute saison (juillet et août) concentre à elle seule 80% de leur chiffre d’affaires. « Nous procédons à de lourds investissements », souligne Pierre Houé, président de CapFun. Par ailleurs, « on a mis très peu de personnels au chômage partiel car le siège traite les problèmes de réservation, les annulations, les reports, les remboursements… Et sur les sites, il faut entretenir les espaces verts. »
Les Français en mal de vacances... et de nature
Pour convaincre les autorités publiques du bien fondé de leur réouverture, les membres de la fédération ont peaufiné la liste de leurs arguments : « Les Français ont besoin de se mettre au vert, de se retrouver avec des amis et leur famille dans de bonnes conditions. » Pour preuve, le dernier sondage de l’Ifop en la matière montre que 47% des Français comptent partir en vacances cet été.
« Un pourcentage qui devrait remonter dans les prochains jours, le sondage ayant été réalisé avant l’annonce du Premier ministre sur les vacances », souligne Marion Chasles-Parot, directrice d’études au sein de l’institut de sondage. « De plus, les campings sont souvent vastes — de 2 à 10 hectares — et les clients viennent majoritairement avec leur propre véhicule, ce qui réduit les chances de faire circuler le virus », renchérit Nicolas Dayot.
Un positionnement sur la reconnexion à la nature choisi par Huttopia il y a déjà 20 ans. « Camper, c’est avant tout passer des vacances en plein air. Les lieux ne sont ni fermés, ni confinés. On respire, on mange dehors, on vit au coeur de la nature », argumente le spécialiste des hébergements de plein air en toile et en bois. « Avec des sites qui font en moyenne une dizaine d’hectares et un nombre de clients inférieur à 600 quand le site est complet, il n’y a au final pas plus de 60 personnes à l’hectare. Il y a donc de la place sur nos sites ! », glisse Philippe Bossanne, co-fondateur et PDG du groupe Huttopia.
Une charte sanitaire pour les hébergements de plein air
Les hébergements de plein air travaillent également à un strict dispositif de sécurité pour rassurer leurs clients et leurs personnels. La FNHPA planche sur une charte édictant les règles à respecter, qui doit être validée dans les prochains jours par le gouvernement.
Au programme : l’adaptation des locaux (vitres en plexiglass…), la formation des personnels, la fourniture de produits et d’équipements de sécurité mais aussi le renforcement des opérations de nettoyage. Un chantier est également engagé sur la gestion des parties communes.
L’autre sujet à régler avant la fin du mois de mai est celui des animations. Les propriétaires d'hébergements de plein air se tiennent toutefois prêts à y répondre, comme l’explique Pierre Houé : « Les piscines sont chlorées, désinfectées et contrôlées, donc il n'y a pas de risque sanitaire. »
Concernant les clubs enfants, il préconise l’application des mêmes règles qu’à l’école, mixant activités et distanciation sociale et des animations distancées ou aucune. « La fréquentation des aires de jeux et des salles de fitness sera limitée », ajoute Gé Kusters, vice-président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air. Enfin, la vente à emporter sera de mise côté restauration.
Des ouvertures de camping dans les départements verts
Autant d’éléments qui donnent bon espoir aux propriétaires d’hébergements de plein air de pouvoir rouvrir leurs établissements dès juin. Des décisions localement prises par des préfets de départements verts les confortent : certains campings peuvent dès à présent accueillir des résidents, dans la limite des 100 kilomètres imposés, sous certaines conditions. Et la FNHPA de citer les Landes, l’Orne, les Alpes de Haute Provence, les Pyrénées, la Dordogne ou encore les Pyrénées-Atlantiques.
Après avoir communiqué sur la convivialité, les vacances collectives et la fête, les patrons de campings changent donc de discours pour convaincre les Français de retrouver le chemin des hébergements de plein air, en leur promettant de grands espaces en pleine nature et de la sécurité.